Hé, pas si utopiste que ça le député. Car il est vrai qu'il y a actuellement une demande de la part de la Marine Nationale. Notre Ecole Navale ne possède que nos deux mythiques goélettes jumelles, qui, malgré leur grâce, leurs qualités et leur glorieux passé n'en demeurent pas moins que des voiliers de taille modeste n'offrant qu'une faible capacité d'accueil.
C'est la raison pour laquelle l'Etat Major de la Marine a décidé de faire naviguer de jeunes élèves officiers à bord de La Boudeuse et du Belem, les seuls trois-mâts classiques (en état de naviguer) que possède la France. Il y a une vraie volonté le la Royale sur ce point.
Quant au problème budgétaire, il est vrai que 80 M€, ça ne se trouve pas sous le sabot d'un cheval. Mais qu'est-ce que ça représente par rapport aux sommes colossales dont on entend parler tous les jours, sommes qui sont irrémédiablement perdues dans des opérations financières douteuses, distribuées à des actionnaires sans scrupules, ou constituant des stock options ou des parachutes dorés. Peanuts!
C'est vrai qu'à première vue le projet semble un peu utopiste (tout ce qui est trop beau paraît d'abord utopiste) mais sans un brin de folie l'emplacement de la Tour Eiffel ne serait sans doute aujourd'hui qu'un carré de pelouse supplémentaire au bout du Champ de Mars, les initiales T.G.V. ne voudraient strictement rien dire, etc, etc...
Il y a encore peu de temps, le projet de la CTMV paraissait lui aussi complètement utopique. Et pourtant, le projet est bel et bien sur les rails. L'été dernier, c'est le voilier Kathleen & May qui quittait Bordeaux avec 30.000 bouteilles de vins français en direction des Iles Britanniques. En mars dernier c'est la goélette malouine Etoile de France qui livrait à Dublin notre précieux breuvage. Il y a à peine deux ou trois ans on aurait traité d'utopiste celui qui aurait osé imaginé que le transport de marchandises à la voile pouvait retrouver des couleurs. Et pourtant...